Alcool et démence - Quel est le lien ? Une revue systématique. Wiegmann C, et al, Neuropsychiatr Dis Treat 2020.

Contexte : La démence est un problème de santé de plus en plus répandu dans le monde et comme aucun traitement n'est actuellement disponible, la prévention est cruciale. La consommation d'alcool est un facteur de risque de démence controversé. Alors que de nombreuses études épidémiologiques publiées antérieurement ont signalé une réduction du risque par une consommation d'alcool légère à modérée, il n'existe aucun modèle convaincant d'un mécanisme biochimique sous-jacent. Le but de cet article est de passer en revue les modèles actuels de neurotoxicité alcoolique et de démence et d'analyser et de comparer des études portant sur le lien épidémiologique entre la consommation d'alcool et le risque de démence.

Méthodes : La base de données électronique Pubmed a fait l'objet d'une recherche d'études publiées entre 1994 et 2019 sur le sujet.

Résultats : Les études épidémiologiques disponibles ne sont pas suffisantes pour vérifier un effet protecteur de l'alcool sur le développement de la démence.

Conclusion : Une consommation élevée d'alcool (> 14 unités par semaine) est certainement liée à une augmentation du risque de démence, à une réduction post-mortem du volume cérébral et à des signes IRM de lésions cérébrales implquant différents mécanismes.
Concernant la faible consommation d'alcool, aucune recommandation de commencer à boire des doses modérées d'alcool à un âge plus avancé pour réduire le risque de démence ne peut être déduite, car (1) les résultats des études sont hétérogènes (2) les effets néfastes sur les autres systèmes organiques et le risque de dépendance sont connus ; (3) les facteurs de confusion possibles dans les études présentées et (4) en raison de la variation du métabolisme individuel (sexe, poids corporel, type d'acétaldéhyde déshydrogénase) et de la sensibilité. En revanche, il n'y a pas non plus de raison de recommander de réduire la consommation d'alcool pour réduire le risque de démence si la consommation est modérée (sans tenir compte des autres risques de consommation d'alcool).

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